Cap dans la préfecture de Saitama à la rencontre de Sushiboys. Garant d’une authenticité à toute épreuve, les trois jeunes rappeurs se livrent comme jamais dans cette interview. Ils ont fédéré le public autour de morceaux aussi barrés que géniaux. Sushiboys est un groupe qui apporte un style original au rap japonais, contrairement aux artistes classiques plus urbains. Répondant à RJHH, il a bien sûr été question de leur tendance mise en avant sur leurs vidéos, de l’album NIGIRI et de l’EP WASABI. Sans oublier leurs avis sur le rap japonais actuel.
RJHH : Bonjour Sushiboys. Comment allez-vous ? Pouvez-vous commencer par présenter votre groupe.
Farmhouse : Bonjour à vous RJHH ! Tout va très bien pour nous et merci pour cette interview.
Santena : Bonjour !
Evidence : Bonjour !
FarmHouse : Sushiboys est un groupe de hip-hop japonais composé de 3 rappeurs, Santena, Evidence et moi (Farmhouse). Nous sommes tous les trois, originaires d’Ogose City de la préfecture de Saitama.
RJHH: Ogose City c’est vraiment au nord de Tokyo. Cette ville se trouve à quelle distance de la capitale ?
Santena : Environ 40 kilomètres.
RJHH : Vous êtes originaires de la même ville, vous vous connaissiez déjà avant de former votre groupe ? Et pourquoi ce nom Sushiboys.
FarmHouse : On s’est connu car on travaillait à temps partiel dans le même magasin qui vendait des produits pour la ferme. Nous aimions beaucoup la musique et j’ai eu l’idée de créer un groupe. Je pensais que nous serions célèbres si on faisait de la musique ensemble. Pour le nom SUSHIBOYS, il y a plusieurs raisons à ce choix. Tout d’abord, il nous fallait un nom typiquement japonais et le plus important est que nous adorons manger les sushis (rires). Tu devrais faire attention au wasabi. Fais attention !!!
RJHH : Cette fameuse pâte verte qui monte fortement au nez, j’en sais quelque chose (rires). En 2017, vous sortez votre premier album NIGIRI qui contient 11 titres. Quelles chansons pouvez-vous me recommander et ceux qui ne l’on pas encore écouté ?
Farmhouse : Cet album montre avant tout notre esprit artistique et ce que nous souhaitons faire. Cest de montrer aux fans des vidéos tournées dans de grands espaces, comme dans notre vidéo “Tabi ni deyo“. Je te conseille d’écouter “sushi car” et tu pourras voir le genre de voiture que nous conduisons quand nous traînons.
RJHH : J’ai vu une vidéo où vous rouliez dans une camionnette décorée avec plusieurs morceaux de cartons. Est-ce bien celle-là ?
Evidence : Oui c’est celle-là (rires). Je pense que c’était la seule fois, où l’on faisait ce genre de choses. Pour la voiture, on l’a utilisé pour d’autres clips vidéos.
“Ce que nous souhaitons, c’est de montrer aux fans des vidéos tournées dans de grands espaces”
RJHH : Vos chansons expriment-elles des expériences vécues ou simplement la joie de vivre.
FarmHouse : J’ai tendance à comparer les messages que nous voulons transmettre ainsi que les paroles qui décrivent la vie quotidienne. C’est plus intéressant, car il y a davantage de facilité à la compréhension de nos textes.
Santena : Nous avons déjà été en direct avec des artistes de la scène rap mais aussi avec des musiciens venant du rock.
RJHH : Vous faites très peu de collaborations avec d’autres artistes du rap japonais. Cette situation vous convient-elle ?
Evidence : C’est peut-être parce que nous n’avons pas assez d’amis (rires). Mais c’est une question de temps avant qu’un musicien nous contacte ou l’inverse. Nous voulons composer de la musique avec d’autres artistes.
RJHH : La plupart de vos vidéos sont tournées dans la nature en montrant de superbes paysages naturels; des plages, montagnes, prés. Est-ce important pour vous de vous démarquer des rappeurs qui sortent des clips vidéos tournées en ville ?
WASABI est notre première distribution à l’échelle nationale
FarmHouse : Il n’ y a vraiment pas d’importance. On souhaite juste montrer notre vie réelle. En plus nous venons de la campagne et c’est encore mieux lorsqu’on tourne en montrant des paysages naturels.
RJHH : Nous avons remarqué que le thème FARM (ferme) était très présent dans votre style de rap. Allez-vous le développer davantage ?
FarmHouse : Notre style n’est pas encore parfait, nous espérons encore l’améliorer en mettant encore plus en avant notre vision et en étant libre de ce que nous voulons être. De nos jours, nous devenons fous lorsqu’il s’agit de parler avec des objets naturels tels que les arbres et les rivières.
RJHH : On pensait qu’un deuxième album serait la suite logique de NIGIRI, mais vous avez plutôt sorti un EP appelé WASABI.
FarmHouse : En fait, WASABI est notre première distribution à l’échelle nationale. Nous voulions surtout que cet EP soit en quelque sorte notre carte de visite fait par les membres de Sushiboys.
RJHH : Selon vous, quelles qualités un rappeur actuel devrait-il posséder au Japon.
Evidence : Le rap japonais essaie de faire d’excellentes choses musicales. La multitude d’artistes sort constamment des chansons très variées. Mais parfois les paroles associées et le thème proposé sont négligés. Je pense que la créativité avec un bon texte rap peut suffire. C’est ce que nous faisons avec Sushiboys.
RJHH : Pensez-vous faire partie de la nouvelle génération du hip-hop japonais ?
FarmHouse : Peut-être que oui. Mais on se dit aussi que notre style n’est pas nouveau et que le Japon n’a pas de rappeurs comme nous.
RJHH : Si l’occasion se présente, viendrez-vous en France ou dans un autre pays européen ?
FarmHouse : Bien sûr, j’aimerais beaucoup venir en France. Et pourquoi pas parler avec la Tour Eiffel (rires).
RJHH : Merci Sushiboys pour votre temps. Souhaitez-vous dire quelque chose pour conclure.
Sushiboys : Merci encore RJHH pour cette interview. Mangez des sushis avec SUHIBOYS et s’il vous plaît écouter notre musique.
Propos recueillis par Roger Atangana